Un écrivain, Hades Shufflin, que l'inspiration fuit alors que le prochain tome de sa série à succès (récompensée de prix Nebula, Locus et hugo) est pré-vendu pour être tourné par Stanley Kubrick. Kubrick justement qui après Eyes Wide Shut a tourné un Napoléon radical. Une histoire d'amour étrange avec une femme disparaissante. Et finalement le livre qui prend vie à l'intérieur du livre, à moins que ce ne soit le film tourné par Kubrick ?

La première partie est impressionniste, accumulant de petites touches qui laissent entrevoir la folie de Hades Shufflin : extraits de ses livres, dessins issus de ses cahiers, interviews, thèse d'un admirateur, témoignages, récits parallèles schizophréniques... Impressionniste et impressionnante.

Le livre dans le livre est trépidant mais abuse des caméras. Je préfère quand on ne les voit pas (bizarrement il n'y a pas de caméramen).

C'est Philip K. Dick que m'a évoqué ce livre. Celui du Maître du Haut Château et de Radio libre Albemuth. Avec de tels auspices et une histoire qui bouscule le lecteur comme ça, difficile de ne pas aimer. ( )

C'est délirant, époustouflant, grandiloquent, parfois fatiguant, tout cela à la fois. Dire que j'ai failli abandonner au bout de cinquante pages. Un conseil : tenir au moins jusqu'au début du livre dans le livre. Une lecture qui se mérite. Je crois que je vais creuser le filon Steampunk moi... ( )

7 ans !
7 ans depuis mon premier contact avec ce livre. C'était dans un numéro d'Elegy. Je me souviens avoir bien aimé l'interview de l'auteur et de m'être dit que je le lirai un jour.
7 ans plus tard donc, après avoir épuisé mon stock de livre durant mes vacances, j'achète "Dreamericana" à la librairie du village.

La claque !

L'histoire qu'on pourrait appeler "principale" (mais cela ne rendrait pas justice à l'ensemble de l'œuvre) est déjà assez géniale. On y croise des voyageurs dans le temps, pour qui foutre le bordel est nécessaire à l'accomplissement de leur mission. D'autres voyageurs dans le temps tentant de neutraliser les premiers. Des espions américains, russes et français...

Cette histoire là aurait suffit.
Elle aurait même tenue en haleine les lecteurs durant plusieurs tomes.
Mais non.

L'introduction et la conclusion de cette histoire s'y ajoutent pour former une des histoire de science fiction (mais est-ce le bon terme ?) les plus originales qu'il m'ait été donné de lire !

Fabrice Colin nous parle de l'auteur de Dreamericana bien avant que l'on sache de quoi parle Dreamericana !
Et c'est magique !
Durant toute l'introduction on le croit fou ou dérangé, ou même carrément parano ! Et plus l'histoire avance, plus on modifie notre jugement. Jusqu'au passage terrible de tension où un double discours est présenté sur les pages et où l'on se rend finalement compte de l'ampleur de la situation...

Sans parler des incursions de Stanley Kubrick ! Cinéaste en préparation de tournage au début de l'histoire, il est ensuite régulièrement convoqué durant l'histoire elle-même.

L'ensemble de l'histoire se révèle être un régal d'originalité et de suspens, raconté avec doigté et brio. ( )

Le nouveau Colin m'a (sans surprise) collé une grosse baffe.
Un début très polar américain qui contraste avec tout ce que Fabrice a fait auparavant, un écrivain au bord du gouffre, Stanley Kubrick, un univers qui prend vie, un morceau steampunk absolument succulent, et une fin qui lie le tout avec une cohérence et une finesse digne d'un Bernard Loiseau.
Dreamericana est un voyage intérieur et initiatique sur le terrain du jeu social et des faux semblants, à la recherche de l'amour et de la vérité. Un rêve éveillé. ( )