Extrait#65533; la fin d'une br#65533;lante journ#65533;e de juin 1914, j'#65533;tais assis au bord de l'Oronte dans un petit caf#65533; de l'antique Hamah, en Syrie. Les roues ruisselantes qui tournent, jour et nuit, au fil du fleuve pour en #65533;lever l'eau bienfaisante, remplissaient le ciel de leur g#65533;missement, et un jeune savant me lisait dans un manuscrit arabe une histoire d'amour et de religion... Ce sont de ces heures divines qui demeurent au fond de notre m#65533;moire comme un tr#65533;sor pour nous enchanter. Pourquoi me trouvais-je ce jour-l#65533; dans cette ville myst#65533;rieuse et si s#65533;che d'Hamah, o#65533; le vent du d#65533;sert soul#65533;ve en tourbillons la poussi#65533;re des Crois#65533;s, des S#65533;leucides, des Assyriens, des Juifs et des lointains Ph#65533;niciens ? J'y attendais que f#65533;t organis#65533;e une petite caravane avec laquelle j'allais parcourir les monts Ansariehs, pour rechercher dans leurs vieux donjons les descendants des fameux Haschischins. Et ce jeune savant, un Irlandais, charg#65533; par le British Museum des fouilles de Djerablous sur l'Euphrate, une heureuse fortune venait de me le faire rencontrer qui fl#65533;nait comme moi dans les ruelles du bazar.