Well written

I suspect that this book really deserved a better rating, because I didn't see the sort of plot errors that riddle so much fiction today. Each presents an Axiom of viewpoint and shows the actions resulting. The problem I had was I just couldn't connect with the Axioms present in each story. I couldn't see arriving at those same points, so the results wouldn't click for me either. ( )

Greg Egan is just brilliant. The stories are reasonable, engaging, deep, revelational and emotional at the same time. Most other works stop at the first or second level. To quote Wittgenstein on this: what can be said is already said well by these stories. ( )

Je ne m’attendais pas à apprécier autant ce recueil ! L’étiquette « hard science fiction » me faisait un peu peur, mais M’sieur Raton a découvert cet auteur il y a quelques mois, dans la mythique et regrettée émission La Méthode Scientifique sur France Culture (mythique pour M’sieur Raton en tout cas) et il a lu dans la foulée toutes les nouvelles disponibles en français et s’attaque maintenant aux romans. Il avait très envie que je lise aussi cet auteur, mais nous craignions un peu tous les deux le résultat… Et c’est un franc succès, j’ai aimé, beaucoup aimé. Probablement pas exactement pour les mêmes raisons que M’sieur Raton, mais cela faisait longtemps que lui ou moi n’avions pas découvert un auteur de science-fiction aussi intéressant, et encore moins un auteur que nous appréciions tous les deux en même temps !
Alors oui, le côté scientifique est moins prégnant que ce que je pensais, mais je ne peux pas nier qu’il existe. Avoir une petite idée dans au moins un ou deux des domaines que Greg Egan aborde aide sans conteste à la compréhension et au plaisir de lire ces nouvelles. Mais ce qui est important est ce qu’il fait à l’intérieur de cette gangue scientifique dans laquelle il insère ses nouvelles. Et là il y a beaucoup à dire.
Une des obsessions de Greg Egan est manifestement la notion d’identité : qu’est-ce qui fait que je suis moi, mon cerveau et ses connexions neuronales suffit-il à me définir, est-il possible de répliquer ce cerveau et ce serait toujours moi, ... ? La question a des ramifications sans fin que Greg Egan ne se lasse pas d’explorer, trouvant à chaque fois des scénarios originaux, qui renouvellent le regard que l’on peut poser sur ces questions.
Et puis j’ai beaucoup aimé la façon dont, dans un certain nombre de nouvelles, il associe deux thématiques scientifiques qui a priori n’ont rien à voir ensemble. Comme dans cette nouvelle, une de mes préférées de ce recueil, Vers les ténèbres, qui joue avec l’idée des trous de ver mais qui parle surtout de lois de probabilités, et plus exactement des probabilités conditionnelles, un sujet que j’ai toujours trouvé vertigineux, et j’ai retrouvé ce vertige dans les mots du Coureur qui nous narre cette histoire, navigant entre la rationalité d’un calcul mathématique que l’on sait juste et la sensation du hasard et de la coïncidence qu’on ne peut s’empêcher de ressentir. Bon d’accord, tout le monde n’a peut-être pas ressenti ce vertige des probabilités conditionnelles, mais il y a d’autres choses dans ce recueil.
Il y a des réflexions sur l’eugénisme et jusqu’où on est prêt à aller, hein Eugène ! Il y a aussi des réflexions sur les murs que l’on est prêt à construire pour se protéger de l’autre, pour se positionner au-dessus de l’autre, et rien de tel que des Douves pour cela. Il y a des nouvelles d’une immense tristesse, ou plutôt d’une immense solitude, d’une immense détresse même parfois, comme le Coffre-fort ou Lumière des événements. Et il y a de plus dans tout cela pour quelques piques bien acerbes contre notre monde actuel, parce que ne l’oublions pas, la meilleure science fiction est souvent celle qui nous parle de nous, et celle de Greg Egan, si elle est très étayée scientifiquement, nous parle surtout de nous et de notre société, et aide à porter un regard nouveau et stimulant sur des sujets qui peuvent parfois sembler rébarbatifs.
Une belle découverte pour moi, assez inattendue je crois, ce qui ne l’en rend que plus belle.

Great stuff. My favorite author as a kid was Isaac Asimov, and his Foundation and Robot novels gave me a permanent appetite for books that try to take ridiculous ideas about the future as seriously as possible, factory-farmed MFA-approved "literary" qualities be damned. The average story in this collection of 18 is twenty pages long, but each one has an absurd number of nutcase ideas per page, and it's wonderful. There's no way I can summarize all of the stories so I only want to talk about two, both of which I found genuinely disturbing; more Philip K Dick than Asimov. The first, The Safe-Deposit Box, involves a man who has been suffering through continuous metempsychosis ever since childhood, his consciousness jumping from body to body so that he wakes up every day in a new body. The soap opera possibilities of getting to nail different women every day are brought up, but Egan's description of what it would be like to grow up as a child, having no frame of reference whatsoever beyond the hard-won knowledge that somewhere behind the evanescent faces you see in the mirror is you, was seriously haunting. You could probably fill a novel with all the different facets of that kind of emotional solitude, but he wrapped it up in a few pages. It's one of those instances where the plain, unadorned style of the typical science fiction author is perfectly appropriate, and though the actual sci-fi part of the story is brief and totally overshadowed by the main character's description of the ever-changing but inescapable prison of his life, I think it's one of the most interesting short stories I've read in a while. Maybe all the more so because I think it's genuinely unfilmable; I just don't think there would be any way to really convey the quiet horror of not having an individual life of your own, not even a name, on the screen. Learning to Be Me, the other story, has a take on "helplessness in the face of fate" that's similar in a way, set in a world where implantable jewels in people's skulls learn and gradually mimic consciousness almost perfectly, so that in your mid-twenties you can get all that useless brain-matter excised and enjoy the benefits of having your thoughts manifested in flawless silicon instead of fallible neurons. So far so good, not much different from the familiar idea of uploading your consciousness to a computer except that the computer becomes you. The difference is that even though from the outside it's impossible to tell if a person is still entirely flesh and blood or just a meat puppet with an immortal silicon homunculus pulling the strings, from the inside it's quite different, and when the main character has a sync error between his jewel and his actual brain, all those familiar Cartesian ideas about the soul become more than academic. Imagine what it would be like to know that you've failed a Turing test and the penalty is death, or that you were trapped in the Chinese room. The bottom line is that I have no idea how Egan writes all these minor masterpieces again and again, the dude is plainly and simply a genius. ( )

Excellent collection of smart, thought provoking Sci-Fi stories. ( )