Le musée du silence contient des objets ayant appartenus à des inconnus ( )

Est-ce un roman, une allégorie, un poème ? Peu importe sans doute, de même n'est-il probablement pas gênant de n'avoir pas tout compris des intentions de l'auteure. C'est une histoire qui tient du rêve et du cauchemar, mais on se laisse mener dans cet univers quotidien et étrange, avec ces personnages sans nom, émouvants, énigmatiques, parfois drôles, souvent inquiétants. En tout cas, un livre magnifique à recommander absolument. ( )

Dans un petit bourg japonais isolé, une très vielle dame conçoit un étrange projet. Elle souhaite dédier un lieu aux habitants de son village. Ce sera un musée, le musée du silence puisque ceux auxquels elle souhaite rendre hommage sont morts. Pour ce faire, elle a une idée originale. Elle souhaite exposer un objet propre à chacun des défunts. Bien sûr ce n'est pas n'importe quel objet mais un objet qui représente le plus fidèlement possible chaque habitant. Ce ne doit donc pas être un objet banal comme une brosse à dent ni un objet d'exception comme peut l'être une montre ou un bijou. Il faut qu'il soit intimement lié à la personne, qu'il contienne un peu de son âme afin qu'elle puisse survivre par-delà la mort. C'est pour rassembler cette collection et devenir le conservateur de ce curieux musée qu'est embauché le jeune homme, protagoniste principal de cette histoire. Surpris dès le début par l'entreprise que souhaite mener cette troublante vielle dame, il va tomber de Charybde en Scylla en découvrant bien des mystères.
Roman à la saveur japonaise tellement originale et étrange si caractéristique de Yoko Ogawa. Il oscille entre le thriller angoissant et un récit plus léger et intimiste dans lequel on partage, par exemple, les bons moments passés avec les villageois à l'occasion d'un match de baseball. Une intrigue bien menée dans une atmosphère unique, un très bon roman. http://www.aubonroman.com/2010/09/le-musee-du-silence-par-yoko-ogawa.html ( )

Ce roman part d'une idée originale (de plusieurs même) mais ne les mène pas forcément au bout de leur logique, ce qui donne l'impression d'amonceler tout un bric-à-brac au fil des pages...
C'est pourtant une écriture fluide.
En revanche, les personnages manquent de profondeur, on croirait voir des caricatures.
C'est en porte-à-faux avec la complexité des modes de mémoire, très bien rendue par l'auteur. ( )