Andre Schlemmer

> DOUCE MÉDECINE, par Jacques Deperne. — Depuis la Seconde guerre mondiale, le patient a le choix entre différentes formes de médecine, plus exactement entre différentes formes d'expression de la médecine. Dans tous les cas, il s'adressera à un thérapeute, c'est-à-dire étymologiquement, en grec, à un serviteur. Ceci pour rappeler que la médecine n'est pas seulement une science noble, elle est aussi un acte de dévotion.
"Les sages n'attendent pas la maladie, ils la préviennent. Il est trop tard pour creuser un puits quand on a soif ou pour forger des armes quand le combat est engagé."
Le texte du Nei Jing, le grand classique de la médecine traditionnelle Chinoise, est on ne peut plus clair. Aujourd'hui, plus personne n'hésite à aller consulter un homéopathe ou un acupuncteur, alors qu'il y a quelques années on y allait effectivement "en douce", après avoir ingurgité en confiance la pharmacopée officielle de la médecine "dure". Jean, l'un de mes amis, médecin, a été l'un des pionniers de l'acupuncture, le premier médecin de ma région à pratiquer parallèlement, si j'ose dire, l'homéopathie. Combien de patients ont fréquenté sa salle d'attente sans véritable conviction, mais dans l'esprit de "on ne sait jamais", après avoir fait le tour de la médecine générale classique et des spécialistes drapés dans leur éminence diafoireuse. Impressionné par le parcours accompli pour des troubles fonctionnels souvent liés à un mode de vie, il leur posait la question suivante : "Que prenez-vous comme médicaments ?
- "Eh bien, Docteur, je prends des comprimés de… et des gélules de… ainsi que des gouttes de… et chaque soir un suppositoire de… avant mon sirop.
- Mais dites donc, vous avez une santé de fer !!!"
Bien entendu, avec la mode, ceux-là même qui le suspectaient de chamanisme lui ont demandé des miracles lorsque la médecine chinoise s'est développée en Europe avec le concours des médias et sur le déclic de l'analgésie par acupuncture. Hélas, portées par le courant, les techniques médicales exotiques se sont alors multipliées au point de créer la confusion dans les esprits, entre ce qui relève de la science médicale, et les pratiques douteuses d'escrothérapeutes dont certains ont d'ailleurs prêté un jour le serment d'Hippocrate. Certes, l'acte médical a besoin d'un peu de mystère pour accentuer ses effets, mais il y a des limites à ne pas franchir sous peine de perdre la totalité de son crédit. Les médecines douces sont avant tout, me semble-t-il, des médecines de bon sens, un bon sens qui devrait être partagé entre ses praticiens et ses adeptes pour que soit préservé au-delà des modes l'essentiel de la Grande Tradition, la science éternelle qui englobe toutes les formes de connaissance de l'homme et de la Nature.
Tout ceci nous amène à vous conseiller quelques livres considérés comme des classiques dans le domaine de la santé et donc, utiles : ICI
—Nouvelles Clés, (29), Mai/Juin 1993, (p. 80)… (lisätietoja)