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Édouard Peisson (1896–1963)

Teoksen Le sel de la mer tekijä

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Tietoja tekijästä

Image credit: Edouard Peisson. Ecrivain français (1896-1963) Né(e) à : Marseille (Bouches-du-Rhône) , 1896 Mort(e) à : Ventabren (Bouches-du-Rhône) , 1963

Tekijän teokset

Le sel de la mer (1954) 20 kappaletta
Parti de Liverpool (1932) 18 kappaletta
Une femme 18 kappaletta
Hans le marin (1964) 8 kappaletta
Le Voyage d'Edgar (1938) — Tekijä — 7 kappaletta
Le Pilote. (1946) 5 kappaletta
L'aigle de mer (1941) 4 kappaletta
Gens de mer (1952) 4 kappaletta
Mer Baltique 2 kappaletta
De Man met de Dollars 2 kappaletta

Merkitty avainsanalla

Yleistieto

Kanoninen nimi
Peisson, Édouard
Virallinen nimi
Peisson, Édouard
Syntymäaika
1896
Kuolinaika
1963
Sukupuoli
male
Kansalaisuus
France

Jäseniä

Kirja-arvosteluja

Pendant cette pause estivale, j’avais fait huit « merveilleux » billets que je n’avais pas publiés car j’avais la flemme de les mettre en page (j’ai découvert à cette occasion qu’en fait, j’aimais toujours rédiger des billets et que c’est vraiment la mise en forme qui me posait problème, je vais essayer de combattre cela cette année). Comme je ne les avais pas mis en forme, je ne les avais pas copiés dans LibraryThing, ce qui n’aurait pas posé de problèmes si le serveur qui abrite mon blog n’avait pas crashé et que la sauvegarde n’était pas datée d’un mois. Donc mes huit billets sont perdus à jamais parce que je n’ai pas particulièrement envie de refaire ce que j’avais déjà fait (et qu’en plus, beaucoup des livres étaient de la bibliothèque donc cela donnerait des billets moins précis et intéressant je pense). J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps mais bon, il y a quand même moyen de se réjouir : je n’avais pas encore fait de billet sur Le sel de la mer qui est un coup de cœur absolu. Je vous le conseille très vivement si vous aimez les romans maritimes. C’est un des meilleurs que j’ai lus jusqu’ici, avec une force descriptive et psychologique incroyable.

Commençons par parler de l’auteur qui était jusqu’à présent pour moi un grand inconnu. Édouard Peisson est né en 1896 à Marseille et est mort à Ventabren (aussi dans les Bouches-du-Rhône) en 1963. À l’âge de 18 ans, en 1914, il commence une carrière, qui durera 10 ans, dans la marine marchande. Suite à des réductions de personnel, il se retrouve sans travail. À la suite de sa réussite à un concours administratif, il entame une nouvelle carrière en tant que fonctionnaire préfectoral. On se doute facilement que ce travail ne pouvait lui plaire : il le trouve en effet « inutile » et « ennuyeux ». Il commence cependant à écrire pendant cette période et en 1936, il décide de se consacrer entièrement à la littérature. Sa bibliographie sur Wikipédia compte 37 ouvrages, publiés de 1928 à 1963. Le sel de la mer a paru pour la première fois en 1954, il est considéré comme son plus grand roman.

1914. Sur la ligne Naples-New-York le commandant Joseph Godde déroute son paquebot, le Canope, pour porter secours à un cargo italien alors que la tempête se déchaîne sur l’Atlantique Nord. Manoeuvre périlleuse, mais dictés par le « devoir sacré » d’assistance en haute mer… Bientôt c’est le drame. Le Canope, alourdi à son tour par des masses d’eau et les machines manquant de pression, sombre lui aussi. Deux cents passagers paient de leur vie l’acte de bravoure du commandant Godde [p. 4, préface]
Le livre se déroule trois mois plus tard lorsque Godde se retrouve devant la commission d’enquête pour expliquer ce qu’il s’est passé. Les membres de la commission d’enquêtes qu’on entend dans ce livre sont dans un premier temps Cernay, vieux capitaine au long cours et ensuite Latouche, inspecteur de la Navigation, qui n’a pas d’expérience maritime. Dans la première partie (les 2/3 environ), on assiste au dialogue entre deux gens de mer, un dialogue fort car Cernay veut faire accoucher Godde des événements, ce qui est très difficile car celui-ci est dans une position défensive. En effet, il n’est entendu qu’après trois mois, le dernier en fait, après trois mois d’isolement pour le capitaine du Canope. Cernay est bienveillant et compréhensif mais Godde est isolé dans sa carapace, dans son idée. Il n’est pas en position de pouvoir écouter et encore moins de comprendre ce que Cernay veut faire.

Pendant cet entretien, tout ce qui est mené au fait va y passer. On commence par la mort en mer du père de Godde, que Cernay a connu. Personnellement, j’ai trouvé que cela avait placé tout de suite la relation que Godde pouvait avoir à l mer. Il y a ensuite le parcours même du Canope. C’était un navire acheté récemment par la compagnie, qui faisait son premier voyage commercial pour celle-ci. C’est un navire qui avait déjà été plusieurs fois revendu ; une personne entendue s’étonne même qu’il n’est pas encore coulé. En effet, Godde, en tant que second a participé, au transfert de Londres à Naples. Plusieurs incidents ont montré que ce navigation avait des défauts au niveau de la conception. Il y a eu notamment un roulis inquiétant en mer plate. On passe ensuite sur sa prise de pouvoir controversée. Le capitaine, marin reconnu et homme caractériel, a eu à Naples une attaque, huit heures avant le premier voyage commercial, obligeant Godde à prendre le commandement au pied levé. Sauf que plusieurs de ses hommes lui ont demandé de renoncer : à cause des défauts techniques, des aménagements faits à la va-vite pour recevoir des passagers aussi. Lui l’a pris comme une crainte face à son inexpérience. Les hommes se sont inclinés, je pense que cela a été pour moi, la première fois où j’ai questionné le personnage : est-il vaniteux, trop fier ? (C’est aussi à ce moment-là que je me suis dit que le nom du capitaine voulait peut-être dit quelque chose). Ensuite, commence le voyage vers l’Atlantique. Godde répète sans cesse que le navire s’est bien comporté malgré une mer déchaînée, qu’il ne faut pas tenir compte des événements précédents, ne profitant pas des perches (qui ne sont pas des faveurs) que lui tend Cernay. Il y a un côté implacable au récit car le lecteur connaît le drame qui lui a déjà été raconté (une baleinière, avec femmes et enfants, écrasés par le Canope), et cherche donc avec les deux hommes ce qui a bien pu être la cause du naufrage. Pourtant, on ne trouve pas mais on continue à voir les événements défilés. Pour moi, c’était la facilité, tous les événements ne pouvaient mener qu’au drame.

Édouard Peisson écrit en homme d’expérience. Les descriptions de la mer, du comportement du navire en pleine mer, des sentiments humains sont absolument saisissantes. On admire la précision des termes ainsi que la force descriptive. On admire aussi le courage qu’il a fallu à Godde pour prendre des décisions qui engageaient tant de gens, mais aussi à ses hommes qui ont lutté jusqu’au bout, au péril de leur vie, pour respecter des décisions qu’ils n’approuvaient pas forcément, pour sauver leur navire aussi. Le dialogue entre les deux hommes est extrêmement tendu et puissant, on sent Cernay lutté pour sauver Godde de lui-même, pour l’aider à comprendre ce qu’il s’est passé. Là-dessus arrive Latouche, qui n’a aucune expérience de la mer comme je le disais, et qui place tout de suite le dialogue sur un plan psychologique. En effet, la commission d’enquête s’est déjà fait une idée, basée sur les faits mais aussi sur leur examen par d’autres capitaines au long cours. C’est lui qui va arriver à percer la carapace de Godde et à le faire redescendre.

À mon avis, c’est le seul point faible du livre. Édouard Peisson a maintenu son lecteur pendant 240 pages (en gros) dans une très grande tension. J’ai trouvé qu’il n’arrivait pas à la faire redescendre. On ne ressent pas de soulagement à la fin de la lecture, on est juste épuisé en fait. On sent que Latouche et Cernay ont livré toutes leurs cartouches, que Godde a compris, a peut-être admis, mais tout reste en suspens, un peu en milieu de digestion. C’est un peu compliqué pour le lecteur d’admettre que cela se termine comme cela. Je pense que cela vient du fait que le lecteur ne suit pas la commission d’enquête du point de vue de Godde, mais se retrouve bien en position extérieure. À partir de là, la solution aurait peut-être été de faire un roman un peu plus long mais d’un autre côté, je pense que le roman aurait perdu en force et aurait peut-être gâché alors. Tandis que là, le lecteur sort impressionner du récit et doit juste admettre qu’il n’a assisté qu’à un moment du drame, que Godde va continuer à vivre avec ce qu’il s’est passé et que c’est lui seul qui va terminer la digestion des faits.

Un autre point fort du roman dont je ne vous ai pas parlé est la force des personnages secondaires qui sont particulièrement forts, notamment le personnage de Charrel, qui est le chef mécanicien du navire. On pourrait même dire que les personnages secondaires sont autant incarnés que Godde, en apparaissant pourtant beaucoup moins.

En conclusion, j’espère vous avoir persuadé de donner une chance à ce livre.
… (lisätietoja)
 
Merkitty asiattomaksi
CecileB | Sep 1, 2017 |
« Enfin, à la mer. Là seulement on est un peu tranquille. » C’est la bonne odeur humide qui vient de la houle, vous prend aux narines et vous pique à la gorge ; c’est le bruit des lames qui tapent contre les tôles et les font vibrer. Les chaînes des ancres, dans le puits, se tassent peu à peu avec des heurts sourds, et le navire neuf s’étire, craque, gémit, les cloisons de bois se fendent, la peinture s’écaille.
(p. 141, Chapitre 2).

Je me suis laissée emportée par la plume d Edouard Peisson pour cette traversée qui, comme l’indique le titre part de Liverpool pour arriver le long de ces trois points de suspension. Si ce roman, cette longue nouvelle serais-je tentée de dire tant l’action est univoque et le groupe des personnages restreint, n’est pas aussi abouti que le merveilleux Sel de la mer (une des mes meilleures lectures de ces deux ou trois dernières années, je mettais donc la barre haut…), bien que sur un sujet similaire, j’en ai aussi aimé la lecture. Si Le Sel de la Mer est très introspectif et s’attache avant tout à la psychologie du personnage principal, le commandant Godde, Parti de Liverpool est intéressant avant tout pour ses descriptions, et pour sa façon de nous montrer comment être homme de mer était toujours une aventure, même sur une ligne aussi fréquentée que la traversée de l’Atlantique, même au temps de la machine à vapeur et des grands bateaux. Peisson est certes fasciné par les officiers et la responsabilité qui pèse sur leurs épaules, mais ici il m’a semblé que le personnage le plus vivant était le bateau, cet Etoile-des-Mers fleuron de la Compagnie Transocéanique, le plus grand, le plus rapide, le plus luxueux de ses bateaux qui s’élance de Liverpool à la vitesse vertigineuse de vingt-huit nœuds pour sa traversée inaugurale. Davis en est le commandant, ce marin en fin de carrière réputé, lui « qui n’a jamais signalé une ancre engagée » (p. 127, Chapitre 1). Les instructions sont claires, il faut battre le record de traversée « coûte que coûte » dit le message de l’armateur. Voilà donc Davis pris entre son statut de seul maître à bord, sa prudence acquise au long d’une grande pratique de la mer, et les considérations mercantiles de ces terriens dont il ne fait plus partie.
Si cette trame rappelle un bateau fort célèbre, dont le naufrage marque pour certains le début du XXème siècle (au sens historique et non chronologique), ce n’est bien sûr pas un hasard. Ecrit quelques deux décennies plus tard, Peisson ne cherche pas à masquer son inspiration. Peut-être parce que je connaissais l’issue de cette histoire, peut-être parce que ce sujet a été surexploité dans les années passées, je dois avouer que ce livre m’a moins emballée, et que j’ai dû faire un effort pour m’enlever le Titanic de la tête et me laisser guider par la seule écriture de Peisson. J’en garde cependant la sensation d’une lecture agréable, de la brume sur mon visage et de la lourde veste de quart sur les épaules. Une lecture facile et plus qu’agréable comme une pause iodée dont j’avais besoin.
… (lisätietoja)
 
Merkitty asiattomaksi
raton-liseur | 1 muu arvostelu | May 9, 2014 |
Un roman qui raconte le voyage inaugural d'un bateau à vapeur et qui témoigne d'une excellente connaissance de la mer et de la navigation ainsi que de la psychologie des équipages. L'auteur est aussi parfaitement au courant de la mentalité des armateurs pour qui seul l'argent compte, au mépris de la sécurité de l'équipage. Rien n'a changé depuis l'écriture de ce récit.
 
Merkitty asiattomaksi
Louve_de_mer | 1 muu arvostelu | Apr 10, 2013 |
Erreur d’appréciation, répéta Latouche cédant pour une fois à la forte émotion qu’il éprouvait. Je ne dis pas faute. Et nous, terriens, nous en commettons des dizaines dans notre vie… et de plus graves. Mais ce qu’il y a de grand et de tragique dans votre métier de marin, c’est que vous ne pouvez pas vous tromper. (p. 322, Chapitre 7, Tome 2, “Le sel de la mer”).

Un autre de ces livres que je lis en fronçant les sourcils, signe chez moi d’une forte concentration. Un livre que j’ai lu en m’accrochant à chaque mot, à chaque phrase comme à une ligne de vie sur le pont de ce livre incessamment balayé par les embruns salés d’un océan Atlantique déchaîné.
Je croyais ouvrir un livre d’aventure léger, et je me suis trouvée embarquée dans une étude psychologique passionnante. Dans ce volume qui rassemble les trois tomes de cette histoire (Capitaines de la route de New York ; Le sel de la mer et enfin Dieu te juge !), il n’est question que de naufrages. Je crois pouvoir dire sans déflorer l’histoire que le même naufrage est conté trois fois, dans un ressassement implacable de l’évènement.
Par une tempête sur la route de l’Europe au Nouveau Monde, au début de notre siècle (est-ce la même année que le Titanic a vu le jour et a aussi disparu ? c’est bien possible), un paquebot chargé d’immigrants fait naufrage dans la tempête, faisant deux cent morts après avoir tenté de sauver un autre navire en perdition. Ici, ce ne sont pas les exploits héroïques qui font tourner les pages, s’ils sont mentionnés, ils sont à peine évoqués, ce n’est pas de savoir qui survivra et qui perdra la vie qui font retenir son souffle. On sait tout cela dès les premières pages.
Ce qui est important, c’est de comprendre l’enchaînement des évènements, les raisons des prises de décision, comprendre si le drame aurait pu être évité et, aussi, la culpabilité de cet homme qui s’était retrouvé de façon inattendue à la tête de ce bateau quelques jours plus tôt et qui doit maintenant endosser la responsabilité d’un naufrage et de deux cent morts.

Je ne connaissais pas Edouard Peisson avant d’ouvrir ce livre, et c’est une très heureuse découverte que ce livre de mer atypique. Certes, de nombreux termes techniques sont employés, ce qui plaira aux adeptes du genre, mais l’enjeu psychologique du livre le rend intéressant bien au-delà de ce petit cercle restreint. Il y est question d’honneur, de responsabilité, de remord, de rédemption peut-être aussi, dans le style précis que l’on trouve souvent dans les romans de marine. En un mot, un superbe moment de lecture, plein de débats moraux et d’embruns salés.
… (lisätietoja)
1 ääni
Merkitty asiattomaksi
raton-liseur | Mar 15, 2013 |

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