Jacques Maquet
Teoksen Civilizations of Black Africa (Galaxy Books) tekijä
Tietoja tekijästä
Tekijän teokset
Merkitty avainsanalla
Yleistieto
- Syntymäaika
- 1919
- Sukupuoli
- male
- Kansalaisuus
- France
- Syntymäpaikka
- Brussels, Belgium
Jäseniä
Kirja-arvosteluja
Tilastot
- Teokset
- 10
- Jäseniä
- 135
- Suosituimmuussija
- #150,831
- Arvio (tähdet)
- 2.0
- Kirja-arvosteluja
- 1
- ISBN:t
- 16
- Kielet
- 2
Une porte est ouverte par le livre de Jacques Maquet ; autre chose se passe : l’oeuvre plastique retrouve la vie, l’homme. Sa rencontre devient nourrissante. Distinguons d’abord, avec lui, l’art de l’expérience esthétique. Le premier serait l’ensemble des objets dits « d’art » que l’on rassemble dans les musées et galeries. La seconde naît grâce à une attention désintéressée, une approche directe des oeuvres qui éveille en nous la sensation du beau, la joie.
Dans la première partie du livre, nous cernons la vision esthétique : elle repose sur un regard sans distraction grâce auquel est abolie la dualité sujet-objet. L’oeuvre se révèle être un champ magnétique, une forme - une substance plutôt - qui nous éveille. Finalement l’expérience esthétique serait assez proche de la méditation orientale : regarder c’est contempler.
Dans la seconde partie, nous allons plus loin encore, abordons la signification de l’oeuvre. Très vite nous comprenons quelle n’est pas dans le sujet, la représentation, mais dans une relation symbolique. Le mot chien dit Jacques Maquet n’est pas le chien tandis que l’oeuvre devenue symbole est vécue comme étant de même nature que l’idée qu’elle véhicule. La rencontre avec une oeuvre débouche ainsi sur une connaissance, co/naissance, plus que sur un savoir. Cela amène l’auteur à nous dire que la beauté n’est pas seulement en nous, mais dans l’objet. Remarque essentielle dans un monde qui prend toute démarche non « scientifique » pour de la subjectivité pure. Dans ces deux parties, l’objet esthétique apparaît comme un événement humain par lequel l’homme rencontre l’aventure de l’homme.
Jacques Maquet est un anthropologue aussi, nous ne nous étonnerons pas si dans la dernière partie de ce livre plein de soleil, nous retrouvons la culture. L’oeuvre, dit-il, ne trouve pas sa source dans l’idée platonicienne, dans un plan différent, archétypal ; croire cela serait accréditer une vieille notion romantique. C’est à l’intérieur d’une culture que tout se passe, mais dans cette culture il y a des individus. En tant qu’individu nous recevons l’oeuvre. De conclure : « c’est dans notre bol que nous avons observé avec soin la lune et non dans le ciel. » La lune dans notre bol est le reflet de la lune du ciel. Le tout est de savoir si le ciel est aussi culturel que le dit Jacques Maquet, de savoir, comme le demande Heidegger, si la terre est dans notre tête ou si nous sommes sur la terre.
—3e millénaire, (11), Printemps 1989… (lisätietoja)